L’Engadine
on the rocks
Avec 173 glaciers et une grosse collection de lacs gelés, la haute vallée de l’Engadine se mue l’hiver en royaume des glaces. On y glisse du matin au soir, patins aux pieds ou voile au-dessus de la tête, à moins de défier les cascades figées en stalactites XXL.
Une petite gare. Un hôtel tout blanc. De grosses banquettes de neige. Des forêts et des montagnes saupoudrées de frais… À seulement 25 minutes de Saint-Moritz par la pittoresque ligne du Bernina Express (classée au Patrimoine mondial), la petite gare de Morteratsch joue la quintessence suisse. La barrière du passage à niveau à peine levée, le large chemin ouaté, remontant le long d’un torrent figé par le froid, croustille sous les raquettes.
De loin en loin, des bornes rythment le retrait du Morteratschgletscher : le plus long glacier d’Engadine a reculé de plus de 2,5 km depuis 1900. Restent tout de même quelque 5,5 km de séracs cachés sous un uniforme de poudreuse. Dans la débâcle qui agite la planète, le Morteratsch forme des grottes glaciaires de toute beauté. On pénètre avec un guide de la Bergsteigerschule (École d'alpinisme) de Pontresina dans ces éphémères palais des glaces pour découvrir voûtes en écailles irisées par le soleil et murs translucides suintant des éclats bleutés.
Patins et routes de glace
Dans les Grisons, la glisse est une seconde nature. Dès les premiers frimas, les patinoires extérieures font leur retour aux quatre coins du canton. Pas de toit ici, mais la voûte étoilée. Au lac de Saint-Moritz, au Lej da Staz, au Lej Nair, au Lej Marsch, au Lej da Champfèr, les habitués scrutent le ciel. Lorsque le gel persiste et que la neige se tient à distance suffisamment longtemps, la glace noire se forme : une croûte déjà solide mais encore translucide, sur laquelle les patins qui glissent font l’effet d’un archet sur les cordes d’un violon. La surface chante, vibre, résonne sous l’effet des ondes en une mélodie comme venue des abysses...
Pour lire la suite, abonnez-vous ! Cliquez ici !
