Riga à l'est, du nouveau

Auteur
Claude Hervé-bazin
Copyright
Keystone
Parution
10.03.2017
Riga à l'est, du nouveau
Riga à l'est, du nouveau

Les jeunes Lettons ont eux-mêmes du mal à le croire: leurs parents étaient citoyens soviétiques. Une génération plus tard, la capitale du pays s’est mise à l’anglais et s’est arrimée pour de bon à l’Europe. Riga? Une belle inconnue entre retro vibe et présent assoiffé, baignée d’influences germaniques, scandinaves et slaves.

Si l’europe compte beaucoup de frontières, la Lettonie est plutôt un carrefour. Modelée par les chevaliers teutoniques au Moyen-Age, polonaise puis suédoise dans les siècles suivants avant de tomber dans la sphère d’influence russe et d’être carrément avalée par les Soviétiques, Riga, sa capitale, est intrinsèquement métisse. Tout le prouve : la langue, l’architecture et jusqu’au goût partagé de ses habitants pour la bière et la vodka…

Côté carte postale, Riga brave une météo souvent capricieuse pour faire reluire ses principaux atouts. Du haut de la plate-forme d’observation de l’église Saint-Pierre, atteinte par ascenseur, le centre médiéval (largement rebâti après la Seconde Guerre mondiale) n’est que clochers baroques, entrepôts de brique fleurant bon l’ambiance marchande des villes hanséatiques, façades pastel sur rues et places pavées. A un jet de pierre, Melngalvju nams, l’emblématique Maison des Têtes Noires (1334), enchâssée de bas-reliefs polychromes, de dorures et de sculptures, affirme une ligne résolument Renaissance flamande.

Un trésor Art Nouveau
Les rives de la large Daugava, inondées de soleil jusque tard en juin-juillet, sont à quelques pas. Et, du côté opposé, le vieux centre se niche à l’abri du canal de Pilsetas, qui zigzague doucement au milieu d’un corset de parcs et jardins. Les bateaux y lézardent, flirtant avec la Ville (pas si) Nouvelle.
Le quartier, qui profita dans les années 1900 du boom économique du pays, s’est hérissé alors de centaines d’édifices griffés de masques, mascarons, caryatides, volutes, sphinges et éléments floraux. Dans Alberta iela, beaucoup ont été dessinés par Mikhaïl Eisenstein, père du cinéaste russe Sergueï Eisenstein (auteur du Cuirassé Potemkine). « C’est à Riga que l’on trouve la plus belle concentration de bâtiments Art Nouveau d’Europe » : ce n’est pas l’office de tourisme qui le dit, mais l’Unesco dans son rapport justifiant du classement de la capitale lettone au Patrimoine mondial. (...)

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